BERTON Vincent
CIALONE Sébastien
GEOFFROY Eric
LEGHIE Jean-Baptiste

Maîtrise de Biologie des Populations et des Ecosystèmes
Université Claude Bernard Lyon 1
1998

 

 

 

Evénements passés, situation actuelle et perspectives pour les cétacés

Etude bibliographique

 

 

 

 

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Résumé

 

L'ordre des cétacés comprend des espèces de taille et de masse importante, notamment chez les mysticètes. Les nombreux produits dérivés obtenus à partir de ces mammifères marins et le perfectionnement des méthodes de chasse ont abouti à une diminution importante de leurs effectifs. A cause de la rentabilité, les espèces les plus touchées sont souvent celles de plus grande taille.

Devant cette chute d'effectif, certains pays, inquiets de l'avenir des cétacés, ont étudié le problème au niveau international dans le but d'établir une réglementation de la chasse. En 1995, la Convention de Genève est la première d'une série qui va prendre de plus en plus d'importance dans la communauté internationale.

Cette réglementation, pas toujours suivie par tous, fait l'objet de révisions régulières. Les décisions qui seront finalement votées devront prendre en compte, en plus des données scientifiques, l'aspect culturel, politico-économique et l'opinion publique.

Mais la chasse n'est pas le seul facteur influençant la mortalité des baleines. L'homme, par son activité importante et envahissante, provoque indirectement la mort des cétacés. La pollution chimique provoque tumeurs et baisses de fécondité ; la pollution sonore perturbe l'écholocation ; les bateaux (de tourisme et autres) et les filets de pêche blessent et tuent.

 

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Sommaire

INTRODUCTION

 

I-Biologie des cétacés

A-Les mysticètes
B-Les odontocètes

II-Historique de la chasse à la baleine

A-Généralités
B-Evolution des méthodes de chasse et des effectifs
C-Les produits dérivés des baleines
D-Réglementation progressive de la chasse à la baleine

III-Polémiques et conflits internationaux

A-Les polémiques des cinquante dernières années
1-Arguments des pays chasseurs
    • Arguments politico-économiques
    • Arguments culturels et opinion publique
    • Arguments scientifiques
2-Arguments des pays contre la chasse
    • Arguments politico-économiques
    • Arguments culturels et opinion publique
    • Arguments des organisations environnementales
    • Arguments scientifiques
B-La situation actuelle

 

IV-Les autres menaces pesant sur les cétacés

A-Les pollutions anthropiques
1-La pollution chimique
2-La pollution sonore
B-Capture involontaire dans les filets de pêche
C-Dégradation et pertes d'habitat
D-Les collisions
E-L'écotourisme

 

CONCLUSION

 

Bibliographie

 

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INTRODUCTION

 

L'extinction d'espèces est un processus normal de l'évolution. Le nombre d'espèces ayant disparu au cours des périodes géologiques est d'ailleurs supérieur à celui des espèces vivantes aujourd'hui. Leur disparition est due à d'importantes variations climatiques ou à leur incapacité à s'adapter à de nouvelles conditions. Toutefois, bien que les extinctions d'espèces soient un phénomène naturel, celui-ci s'est nettement accéléré depuis le XVIIe siècle en raison de l'impact des activités humaines, notamment la croissance démographique, les progrès technologiques et la modification des écosystèmes. Cette tendance a pris des proportions inquiétantes à partir des années 1950.

Tous les jours, des espèces végétales et animales non encore identifiées disparaissent. La liste des espèces menacées s'allonge rapidement dans la plupart des régions du monde, proportionnellement avec l'accroissement de la population humaine, ce qui constitue une grave menace pour la biodiversité. Une commission scientifique internationale publie régulièrement, depuis le début des années 1960, une " liste rouge des espèces menacées " recensant des espèces animales de toutes sortes, dans le monde entier. La réunion de 1996 a évalué les risques encourus par les 4 600 espèces de mammifères connus. Les résultats sont inquiétants : un quart des mammifères sont en danger, 24 de leurs 26 ordres comprenant des espèces en voie d'extinction.

Bien que la conservation des ressources naturelles ait été reconnue comme nécessaire par de nombreux Etats, les principes de base d'une bonne utilisation de la Terre ont bien souvent été ignorés, avec les conséquences catastrophiques que cela a pu entraîner. Depuis le XVIIe siècle, l'exploitation commerciale des animaux pour la production de produits divers, notamment alimentaires, a provoqué la disparition, ou la quasi-disparition, de nombreuses espèces. Ainsi, le massacre des baleines pour leur huile et pour leur chair a fait que la plupart des espèces sont aujourd'hui menacées. Bien que la chasse soit maintenant réglementée par la Commission baleinière internationale (IWC) et que les espèces les plus proches de l'extinction soient protégées, sept des onze grandes espèces de baleines sont considérées comme compromises ou vulnérables même après trente années de protection. Les petits cétacés tels que les dauphins et les marsouins, bien que n'ayant pas été l'objet d'une chasse intensive, sont également menacés.

 

Après une présentation sommaire de la classification des cétacés et de leur mode de vie, un rappel historique concernant l'évolution de la chasse à la baleine et des réglementations internationales sera exposé. Nous tenterons ensuite de faire le point sur l'enjeu que représentent les baleines et les positions des différents pays face à la reprise de la chasse commerciale. Enfin, nous chercherons à savoir si l'éventuelle reprise de la chasse, voulue par certains pays, est la seule menace qui pèse sur l'avenir des cétacés ou si d'autres facteurs, plus graves encore, risquent de nuire à leur survie.

 

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I-Biologie des cétacés

 

 

Avant que le grand naturaliste suédois Karl Linnaeus (Linné) ne les classe en 1758, parmi les mammifères, les cétacés étaient considérés comme des poissons. A présent, on sait qu'ils ont le sang chaud, qu'ils respirent par l'intermédiaire de poumons et mettent bas des petits qu'ils allaitent au moyen de glandes mammaires. Parmi les cétacés, on distingue deux sous-ordres : les baleines à dents (odontocètes) et les baleines à fanons (mysticètes).

 

 

 

 

Figure 1 : Phylogénie des cétacés

 

A-Les mysticètes

 

La dimension des mysticètes varie avec l'espèce. La plus petite est la baleine pygmée, elle mesure de 2 à 6.5 m de long pour une masse moyenne d'environ 3 à 3.5 tonnes. Parmi les rorquals, qui font partie des animaux les plus gros, on distingue la baleine bleue, la plus grosse des baleines. Elle mesure environ 27 m à l'âge adulte pour une masse de 150 tonnes.

La durée de vie de toutes les espèces n'a pas encore été déterminée. On estime toutefois la longévité des baleines grises à environ 77 ans (record maximum enregistré), celle de la baleine bleue à 65 ans et celle de la baleine à bosse à 95 ans.

Ces mysticètes étant microphages, elles ne possèdent pas de dent mais des fanons qui leur permettent de capturer leurs aliments par filtration. Leurs proies sont donc de petite taille, il s'agit de zooplancton comme le krill, mais aussi d'amphipodes, de copépodes, de polychètes et autres invertébrés benthiques. Cependant, les rorquals peuvent chasser des proies de taille plus importante, des poissons qui se déplacent en banc (harengs, maquereaux, capelans et sardines). Ces baleines engloutissent une importante quantité d'eau dans leur gueule, puis la referme. Elles exercent ensuite une pression de leur langue qui chasse l'eau engloutie, la filtrant par les fanons et piégeant les proies. Ces dernières sont ensuite avalées.

 

Actuellement, on trouve les mysticètes, notamment les rorquals, dans tous les océans du monde. Les baleines grises sont séparées en deux populations. L'une va de la Basse-Californie, le long du Pacifique jusqu'aux mers de Béring et des Tchouktches ; l'autre va de la Corée du Sud à la mer d'okhotsk Les baleines franches (Balaenidae), quant à elles, semblent préférer les eaux arctiques et tempérées.

 

Comme pour tous les grands mammifères, le taux de reproduction est faible. D'un point de vue biologique, on explique cela par un temps de gestation relativement important (10 à 11 mois pour les baleines franches, 13 mois pour la baleine grise, 10 à 12 mois pour les rorquals) ce qui impose que les femelles se reproduisent au plus tous les deux ans.

Elles ne mettent au monde qu'un seul nouveau-né par portée et ne sont matures qu'après plusieurs années :

 

  • les baleines grises atteignent leurs maturités sexuelles entre 5 et 11 ans, et leurs maturités physiques à 40 ans.

 

  • " les rorquals atteignent la maturité sexuelle à un certain âge qui correspond à une taille donnée. Comme il apparaît que le taux de croissance a augmenté dans l'hémisphère Sud (au moins chez la grande baleine bleue, le rorqual commun, le rorqual de Rudolphi et le petit rorqual), depuis la grande régression du rorqual de Rudolphi et de la grande baleine bleue, toutes ces espèces atteignent désormais leur taille de maturation sexuelle plus tôt qu'auparavant. " (Gambell, 1986)

 

 
Tableau n°1 : Evolution de l'âge de la maturité chez certaines espèces de rorquals

Nom du rorqual

Age de la maturité dans les années :

1930

1935

1944

1945

1986

 

Le petit rorqual

10 ans

6 ans

Le petit rorqual austral

14 ans

6 ans

Rorqual de Rudolphi

11-12 ans

10 ans

(Ray GAMBELL (1986) ; dans "les mammifères marins " de la collection "les animaux du monde entier ")
 
 

Une particularité commune à tous les mysticètes est l'existence de migrations saisonnières. De façon générale, elles migrent de leurs sites alimentaires situés aux hautes latitudes, dans les cercles polaires, vers des latitudes plus tempérées. Bien que les baleines se reproduisent tout au long de l'année, c'est à ces latitudes tempérées que les accouplements et la mise-bas ont généralement lieu. Dans les hautes latitudes, la clarté de l'eau et la richesse en nourriture sont favorables à la photosynthèse active du phytoplancton, ce qui se traduit par une densité élevée de zooplancton. Les baleines viennent s'en nourrir jusqu'à l'hiver. Les eaux, prises dans la glace contraignent les baleines à s'exiler vers des latitudes moins froides.

Ce cycle biologique pendant lequel les baleines migrent, s'alimentent et se reproduisent dure le plus souvent (selon les espèces) deux ans voire plus.

 

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B-Les odontocètes

 

Prés de 90% des espèces de cétacés appartiennent au sous ordre des odontocètes et sont regroupés en six familles (cf. figure 1). On les retrouve dans toutes les mers et les océans. La majeure partie de ces espèces sont relativement petites : les dauphins et les marsouins font moins de 4.5 mètres de long ; certaines, comme les baleines à bec, les dauphins pilotes et les orques peuvent atteindre 9 mètres. Le grand cachalot peut mesurer 18 mètres et plus.

 

Les Platanistidaes, famille des dauphins d'eau douce, ont un long bec et des nageoires courtes et larges, sans doute utilisées pour établir des repères tactiles avec leur milieu, les yeux étant très petits et non fonctionnels chez deux espèces (dauphin du Gange et dauphin de l'Indus).

Les individus de la famille des Ziphiidaes (baleine à bec) sont caractérisés par un bec saillant. Ils ont généralement peu de dents, et pas sur la mâchoire supérieure. La plupart de ces espèces sont difficiles à observer et beaucoup ne sont connues que par des exemplaires échouées.

 

Les Monodontidae, les Phocoenidae et les Delphinidae sont visiblement proches. Les Monodontidae (narvals, bélougas) fréquentent les océans de l'hémisphère Nord et sont dépourvus d'aileron dorsal. Le narval est caractérisé par une dent modifiée en forme de longue corne saillante devant le museau. Les Phocoenidae (marsouins) sont toutes de petites espèces au museau arrondi, dépourvues de bec, avec un nombre relativement restreint de dents en forme de pelle. Elles sont dispersées depuis les tropiques vers les eaux tempérées des deux hémisphères. La famille des Delphinidae (dauphins, orques) est la plus nombreuse des odontocètes. La plupart de ses membres sont pourvus de dents fonctionnelles, d'un melon, d'un bec distinct, d'un aileron dorsal et beaucoup ont des couleurs contrastées.

 

La famille des Physteridaes (cachalots) comprend trois espèces. Le plus petit, le cachalot nain mesure au maximum 2,7 m de long et le plus grand, le grand cachalot, mesure jusqu'à 20,7 m pour les mâles (femelles jusqu'à 12 m). Le petit cachalot fait 3 à 4 m. Leur durée de vie est de plus de 17 ans pour les petits cachalots, et jusqu'à 70 ans pour les grands cachalots. La longévité des cachalots nains est encore inconnue.

La particularité de ces cétacés est de posséder un système d'écholocation très développé, permis par la présence d'un organe à spermaceti situé dans la partie supérieure du crâne. C'est entre autre pour ce spermaceti, substance huileuse que le grand cachalot à été beaucoup chassé.

Les cachalots se nourrissent à 80% de calmars, le reste du régime alimentaire est composé de poulpes, de poissons et de crustacés qu'ils trouvent dans de grande profondeur.

Ils peuvent descendre au moins jusqu'à 1200 mètres. A cette profondeur, l'obscurité est totale et ils utilisent leur écholocation pour se diriger. Comme les rorquals, on trouve les cachalots dans tous les océans. Les jeunes et les femelles de Grands cachalots restent généralement dans les eaux équatoriales, tropicales et subtropicales alors que les mâles se rencontrent plutôt dans les régions polaires. Les Petits cachalots et les Cachalots nains résident habituellement dans les latitudes chaudes.

La durée de gestation varie de 9 à 11 mois pour les petits cachalots et les cachalots nains et de 14 à 15 mois pour les grands cachalots. Les femelles de ces derniers sont matures entre 7 et 12 ans tandis que les mâles le sont à 18-19 ans. Contrairement aux grands cachalots, les femelles des petits cachalots peuvent concevoir alors qu'elles allaitent encore. Elles parviennent à leur maturité sexuelle à la taille de 2,70 m alors que les mâles sont matures à la taille de 2,7-3 m. Les Cachalots nains ne dépassent pas 2,20 m au terme de leur croissance (maturité sexuelle).

 

  

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II-Historique de la chasse à la baleine

 

A-Généralités

Depuis des siècles, les hommes ont célébré les baleines. Les plus vieilles images de baleines sont sculptées dans la roche en Scandinavie et datent de l'âge de pierres, environ 5000 ans avant Jésus-Christ. De nombreux mythes et croyances existent autour des baleines. Par exemple, quand les Indiens Kwakiutl du Nord-Ouest Pacifique trouvaient une baleine échouée, ils pleuraient sa mort et priaient en chantant autour du corps. En Asie, au XVIIe siècle, des temples et des sanctuaires ont été bâtis pour commémorer les âmes des baleines tuées dans les filets des pêcheurs.

 

Tandis que certaines cultures et pays célébraient les baleines, d'autres développaient des méthodes qui commençaient à les décimer. La chasse à la baleine est une pratique très ancienne. Les plus vieilles représentations qu'on en possède sont des gravures rupestres de Meling, en Norvège, qui remontent à 1800 avant Jésus-Christ. En Occident, les inventeurs du baleinage sont les Basques, qui détiennent le quasi-monopole de cette activité du IXe au XVIe siècle. Ils se sont d'abord attaqués à la lente et pacifique baleine franche noire de l'Atlantique nord, également nommée "baleine des Basques" ou "baleine de Biscaye"(Eubalaena glacialis glacialis). Les animaux étaient tués au moyen de lances et de harpons actionnés à la main. La population du golfe de Gascogne fut anéantie et les baleiniers basques durent s'aventurer loin de l'Atlantique. Ils arrivent à Terre-Neuve vers la fin du XIVe siècle où ils exploitent la baleine franche boréale. Comme la baleine franche noire, celle-ci est lourde et lente, et ne coule pas quand elle est tuée grâce à son énorme couche de lard.

 

En 1610, les chasseurs de baleines basques étendirent leur territoire de chasse aux eaux encore vierges du Spitzberg (île montagneuse de l'océan Arctique). Ils furent rapidement suivis par des navires venus de tous les grands ports français, mais aussi par les flottes hollandaise, espagnole, portugaise, russe, allemande, norvégienne, etc. Le Spitzberg fut entièrement dépeuplé en un siècle.

A partir de 1850, les navires américains dominent l'industrie de la chasse à la baleine. Mais à la fin du XIXe siècle, l'industrie baleinière américaine décline et se sont les Norvégiens qui prennent la première position.

Au début du siècle s'ouvre la chasse aux cétacés dans l'Antarctique, à l'initiative des Anglais et des Norvégiens, qui recherchent de nouvelles zones de pêche. En 1931, plus de 90% de la chasse avait lieu dans l'Antarctique. De 1928 à 1933, le nombre de barils d'huile produits par les baleiniers dans l'Antarctique a quadruplé.

Au Japon et en Corée, la chasse n'est pas moins active. Aux XVIIIe et XIXe siècles, la flotte japonaise est puissante et traque la baleine à bosse, le rorqual museau-pointu, la baleine grise, et surtout la baleine franche noire du Pacifique Nord (Eubalaena glacialis japonica).

 

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B-Evolution des méthodes de chasse et des effectifs
 

 Les tous premiers vaisseaux baleiniers étaient de petits canots à rames, que l'on lançait du rivage à l'approche des baleines. Les marins se servaient alors de filets et tuaient les baleines à l'aide de lances et de harpons.

Par la suite, ces barques furent remplacées par des navires à voile dont le tonnage a progressivement augmenté. Au début du XIXe siècle, les baleines franches ont été chassées avec tant d'acharnement qu'elles ont presque disparu. Les baleiniers s'en sont alors pris à d'autres espèces. C'est en 1712, grâce à l'amélioration des navires, que le capitaine américain Christopher Hussey, a osé affronter le cachalot (Physeter macrocephalus) pour la première fois. Il a ramené une cargaison de graisse et d'huile de tête (le précieux spermaceti) de l'espèce. Il a été imité par de nombreuses nations et le cachalot a alors payé un lourd tribut. Ce dernier est sauvé de l'extinction par la découverte du pétrole et de l'électricité, qui éclairent mieux les maisons que la chandelle. Mais sa chasse ne s'arrête pas pour autant car il est encore utilisé pour des dizaines de produits dérivés.

Jusqu'au milieu du XIXe siècle, seules les baleines franches, le cachalot et la baleine grise ont été chassées mais les balénoptères (rorquals), tels que la baleine à bosse, trop rapides, n'ont guère été inquiétés. Dès 1850, l'invention des navires propulsés à la vapeur permet désormais de les attraper à la course. Dans les années 1860, le baleinier norvégien Svend Foyn inventa le canon lance-harpon. Celui-ci tirait un obus en acier qui entraînait le harpon et le câble. Une fois dans le corps du mammifère, la charge explosive détonait, tuant l'animal beaucoup plus rapidement qu'un harpon traditionnel. Les flottilles baleinières sont ensuite renforcées par des navires-usines, dont le prototype est le "Lancing" norvégien, opérationnel en 1925.

 

 

 Photo de harpon

 

Ces grands bateaux sont dotés d'un plan incliné arrière et équipés pour dépecer et transformer à bord les baleines harponnées. Ces "usines flottantes " permirent l'essor de l'industrie baleinière moderne. L'Antarctique devient le théâtre rouge du baleinage et les chiffres des prises s'envolent. Les tableaux en annexes (1-13) résumant le nombre de captures de différentes espèces de baleines en Antarctique donnent une idée du massacre. Alors que, jusqu'en 1910, le total mondial annuel des captures de grands cétacés n'a jamais dépassé 10 000 sujets, en 1911 on atteint 20 000 ; en 1926, 27 000 ; en 1931, 44 000, dont 30 000 baleines bleues. Le record sera de 55 835 en 1938 et même de 66 090 en 1961. Les populations de cétacés s'effondrent (annexe 14-22).

 

Le rorqual bleu (Balaenoptera musculus), le plus grand des animaux qui ait existé sur la Terre (20 à 30 mètres de long et jusqu'à 150 tonnes), comptait environ 200 000 individus au milieu du siècle dernier. Aujourd'hui, il ne resterait plus que quelque 11 000 rorquals dans l'hémisphère sud et quelques centaines dans l'Atlantique nord. La baleine franche noire (Eubalaena glacialis), quoique protégée depuis un demi-siècle, reste rare : de 200 à 300 sujets pour sa sous-espèce de l'Atlantique nord, de 100 à 200 pour celle du Pacifique nord, et 3 000 pour celle des mers du Sud. La baleine franche boréale, ou du Groenland (Balaena mysticetus), protégée depuis la même époque, n'a pas dépassé les 3 000 individus. Le rorqual commun (Balaenoptera physalus) compte le dixième de ses effectifs d'origine (50 000 sur 500 000) ; la baleine à bosse ou jubarte (Megaptera novaeangliae), le trentième (5 000 sur 150 000).

 

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C-Les produits dérivés des baleines
 

Les gros cétacés constituent une source importante de produits utiles à l'homme. Depuis des siècles, les baleines sont chassées pour leur viande et leur graisse. Un balénoptère de 20 mètres de long fournit 8 tonnes de lard et 24 tonnes de viande. Mais les cétacés permettent aussi la fabrication de nombreux produits dérivés. L'huile que l'on tire de leur graisse était utilisée pour s'éclairer et pour la lubrification. Elle peut aussi être hydrogénisée et solidifiée pour obtenir des margarines, des savons, des bougies, des crayons, certains cosmétiques, etc. En 1906, la campagne de chasse rapporta 75 000 barils d'huile ; en 1925, 1.02 million de barils, et en 1935, 2.34 millions en trois mois seulement. La farine d'os peut être employée comme engrais ou encore permettre la fabrication de la gélatine. Les fanons servaient à la fabrication des corsets, des fouets des cochers de cabriolet, et des parapluies.

Un cachalot adulte recèle, par le contenu de son melon (masse adipeuse située sur le devant de la tête), 5 tonnes d'huile appelée spermaceti ou blanc de baleine. Des quantités parfois considérables d'ambre gris (concrétion digestive formée de déchets de calmars), utilisé en parfumerie, sont souvent présentes dans l'intestin des cachalots. Le foie, les surrénales, la thyroïde, toujours énormes chez les grands cétacés, représentent une source appréciable de produits opothérapiques.

 
 

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D-La réglementation progressive de la chasse à la baleine

 

Le grand intérêt commercial de la baleine et le développement des moyens techniques mis à la disposition des chasseurs ont conduit à une baisse considérable des effectifs de ces grands mammifères. Conscient du danger d'extinction de ces espèces, la communauté internationale a mis au point, peu à peu, une réglementation internationale de la chasse à la baleine.

Le 16 janvier 1935, la convention de Genève, ratifiée par 27 Etats, entre en vigueur. C'est la première fois qu'une organisation internationale s'inquiète de l'avenir des baleines. Elle interdit de tuer des jeunes et des mères allaitants les jeunes. Elle interdit aussi la capture de certaines baleines franches ( du Groenland et du Cap Nord) et exige une utilisation plus complète des baleines tuées.

Cette convention fut complétée le 8 juin 1937 (ratifiée par 9 Etats), interdisant la chasse à la baleine grise et aux rorquals bleus de moins de 21 mètres. En outre, les saisons de capture sont fixées du mois de décembre au mois de mars et la chasse est interdite au nord du 40ème parallèle de latitude sud.

Un accord complémentaire signé à Londres le 24 juin 1938 par 10 Etats, interdit toute chasse arctique, sauf pour les populations côtières

Cette convention, cherchant seulement à rationaliser la chasse, ne prévoyait aucune limitation globale de capture ni de quotas annuels. De plus, elle n'a pas été acceptée par les principaux pays qui pratiquaient cette chasse.

 

Le 2 décembre 1946, la convention internationale de Washington pour la réglementation de la chasse à la baleine marque une progression dans la protection de ces mammifères marins. Elle présente un traité de pêche réglementant l'exploitation. L'évolution dramatique des effectifs baleiniers et l'adhésion de nombreux Etats qui ne les chassent plus conduit à l'instauration d'une Commission internationale de la chasse à la baleine (IWC) qui sera réunit chaque année. En 1985, parmi la quarantaine d'Etats membres, y figurait la Principauté de Monaco, la Suisse mais aussi tous les pays chasseurs dont la Norvège et le Japon. L'objectif de cette Commission, réunie en sessions annuelles est d'organiser des études et des enquêtes sur les baleines et la chasse à la baleine, de rassembler et d'analyser des renseignements statistiques sur la situation et l'évolution des populations ainsi que les répercussions des opérations de chasse sur ces populations. Ce, afin d'adopter des recommandations visant à restreindre la surexploitation des baleines. Il est important de signaler que dans leurs prises de décisions (à la majorité des trois quarts), en plus de l'aspect scientifique, les membres de la commission doivent tenir compte de l'aspect économique, juridique et politique du problème.

L'annexe de la convention contenait une première réglementation de la chasse, susceptible d'être modifiée par la Commission. En 1965, elle met les mégaptères sous protection totale puis la baleine bleue en 1967 et divers stocks de rorquals communs, de rorquals de Rudolphis les années suivantes.

Malgré les nombreuses modifications portées à l'annexe de cette Commission, les baleines continuaient à disparaître. En 1985, la réglementation issue de la 37ème session de la Commission marque un changement considérable. Lorsqu'il s'agit d'objectifs commerciaux, elle interdit définitivement la chasse à la baleine dans toutes les mers du globe, quelque soit l'espèce. Il s'agit bien sûr d'une mesure provisoire qui doit permettre aux stocks de se reconstituer. Bien entendu, il y avait toujours des Etats pour s'opposer à cette mesure qui, par la suite, ne devait pas s'appliquer à eux (Japon, Norvège, U.R.S.S.). Dans tous les cas, l'océan Indien est dorénavant interdit à la chasse et devient un "sanctuaire" de baleines.

Cependant, il existe deux échappatoires possibles aux restrictions imposées par la commission.

L'article 8 autorise aux Etats partis d'accorder à leurs ressortissants de tuer, capturer et traiter des baleines en vue de recherches scientifiques. Toutes les autorisations ainsi accordées doivent être portées à la connaissance de la Commission. Toutefois, la Convention ne précise ni le nombre ni les conditions de délivrances des permis, en en laissant la détermination aux Etats. Malheureusement cette porte ouverte aux abus n'a pas tardé à être utilisée par certains Etats.

D'autre part, la Commission permet aux populations indigènes de continuer la chasse à la baleine. Toutefois, elle impose en juillet 1985 un quota aux Inuits d'Alaska et de Groenland qui ne devrait pas être dépassé.

 

Bien que la Commission baleinière internationale soit l'organisme le plus important en ce qui concerne la protection des baleines, d'autres conventions internationales protègent certaines espèces de cétacés.

Le 3 mars 1973, la Convention de Washington sur le commerce international des espèces sauvages de faune et de flore menacées d'extinction ( plus connue sous le nom de CITES) prévoit la protection stricte de certaines espèces de baleines (rorqual boréal, baleine bleue, rorqual commun, baleine à bosse, baleine franche, etc.), en les faisant figurer sur la liste de l'annexe 1 ( liste des espèces menacées d'extinctions). Leur importation, exportation ou introduction à partir de la mer sont interdites. Certains Etats (dont le Japon et l'U.R.S.S.) ont cependant émit des réserves sur certaines espèces inscrites en annexe 1. Les cétacés ne figurant pas dans cette annexe, figurent dans l'annexe 2.

Le 23 juin 1979, la Convention de Bonn (niveau mondial) inscrit quatre espèces de baleines à fanons sur l'annexe 1. Il s'agit de la liste des espèces menacées d'extinction, qui bénéficient d'une protection totale sur le territoire des Etats partis et ne pouvant être chassées ou pêchées en haute mer par des navires battant le pavillon desdites parties. En 1988, cette convention a inscrit l'ensemble des petits cétacés à l'annexe 2. Cette annexe comprend une liste d'espèces à l'égard desquelles les parties doivent s'efforcer de conclure des accords pour leur conservation et leur gestion.

Le 19 septembre 1979, la Convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe prévoit aussi la protection stricte de plusieurs espèces de baleines (baleine franche, baleine du Groenland, baleine bleue, mégaptère et 15 espèces de petits cétacés). Il en résulte que le commerce interne des produits de ces espèces doit être interdit. Tous les autres cétacés sont repris à l'annexe 3 de la convention, c'est à dire que leur exploitation doit être réglementée.

Le 20 janvier 1981, un règlement du conseil de la communauté européenne interdit purement et simplement l'importation des produits de toutes les espèces de cétacés : viande, fanons, graisse, huile, spermaceti, ainsi que les cuirs , les peaux, et autres produits dérivés. Il n'y a donc pas de marché pour les produits de cétacés dans la communauté européenne.

Le 21 juin 1985, le Protocole de Nairobi, relatif aux aires protégées et à la protection de la faune et de la flore sauvages de l'Afrique de l'Est, interdit totalement la chasse à la baleine bleue et au mégaptère dans la région côtière de l'Afrique de l'Est.

 

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III-Polémiques et conflits internationaux

A-Les polémiques des cinquante dernières années
1-Arguments des pays chasseurs (Japon, Norvège, Islande, Russie, Corée du Sud et Pérou)
    • Arguments politico-économiques

 

Les pays chasseurs prônent l'exploitation de la baleine en tant que ressource renouvelable afin de nourrir la population mondiale. En effet, les ressources maritimes constituent la solution à la pénurie du siècle prochain, tant pour la nourriture que pour les énergies fossiles. Comme il en va de l'intérêt mondial, l'engagement dans la lutte contre la chasse ne serait pas innocent. Le Japon accuse les Américains de manipulations politiques et de protectionnisme (Y. Umezaki, 1986). Selon les dires des pays chasseurs, la diabolisation de la chasse à la baleine viserait à apaiser l'impact de la Guerre du Vietnam, la pollution au défoliant et l'immersion de 47 000 barils radioactifs non conformes (Y. Umezaki, 1986). Les Japonais estiment que les Etats-Unis se sont engagés dans la lutte depuis qu'ils ont conçu et développé un nouveau lubrifiant industriel. Ce produit posséderait les mêmes qualités que l'huile de baleine mais coûterait trois fois plus cher à la production. La compétition ne jouerait alors pas en faveur des américains. Or, si la production nippone cesse, les Etats-Unis détiennent le monopole du marché et peuvent fixer les prix à volonté, (Y. Umezaki, 1986).

La lutte américaine s'organise aussi par le biais de boycotts et d'embargos visant les importations des produits de la pêche Japonaise et l'interdiction de leurs activités de pêche dans les eaux territoriales américaines. Ces mesures n'ont aucun fondement si ce n'est de favoriser l'économie américaine. Toutes ces étapes politiques marquent en fait la volonté américaine de sanctionner l'économie nippone sous le prétexte de la lutte contre la chasse. (F. Nagasaki, 1989). Enfin, les pays chasseurs dénoncent les nombreuses répressions exercées par les Etats-Unis et n'hésitent pas à qualifier ce système impérialiste de "mafia Environnementale" (Y. Umezaki, 1986).

 

 

    • Arguments culturels et opinion publique

 

Les pays de l'Ouest, autrefois de très importants chasseurs, sont fortement responsables de la dépression des effectifs. Ils ne sont donc pas des modèles du genre et devraient reconsidérer leurs arguments. Si les Japonais chassent la baleine, ils récupèrent absolument tout tandis que les Américains ont chassé la baleine uniquement pour l'huile qu'on en tire. Ainsi, les Japonais crient à la discrimination en raison de la délivrance inéquitable des permis de chasse. Les Etats-Unis s'opposent à la chasse mais autorisent la capture de quelques baleines par leurs minorités ethniques. C'est le cas des Inuits qui ont le droit de chasser 51 baleines menacées au titre "culturel" tandis que les Japonais qui possèdent eux aussi des minorités ethniques n'ont pas le droit de chasser 50 petits rorquals, espèce non menacée (F. Nagasaki, 1989).

Les japonais avancent aussi l'argument de la religion : depuis l'ère Meiji, le Bouddhisme interdit toute consommation de mammifères à quatre pattes. Le Japon insiste aussi sur le fait qu'il n'est pas plus ridicule de manger de la chair de baleine plutôt que de la viande de bœuf. D'après les Japonais, les Américains essayent d'imposer leur culture occidentale à l'ensemble des communautés humaines mais le poids de l'opinion publique des pays chasseurs sert à justifier leur politique. Une étude de Milton Freeman et Stephen Kelbert (Canadian Survey Circumpolar Institute, 1992) montre que la majorité des sondés japonais et norvégiens approuvent leur gouvernement et encouragent la politique de la chasse à la baleine.

Enfin, le Japon dénonce la désinformation scientifique organisée par les écologistes vis à vis de l'opinion publique via les médias. C'est le cas des journalistes qui déclarent que le Japon souhaite chasser les baleines bleues alors qu'il ne souhaite exploiter que le petit rorqual, espèce dont les stocks actuels permettraient une exploitation durable.

  

    • Arguments scientifiques

 

Contre les attaques américaines, les Japonais affirment que leur programme scientifique ne consiste pas en une opération commerciale déguisée mais qu'il viserait à dissiper tous les doutes qui subsistent encore sur l'état actuel des différents stocks. La robustesse des résultats scientifiques japonais est supérieure aux précédents résultats de l'IWC (RIWC : vol.41, 43 et 44). Pour cette raison, la communauté scientifique approuve ces travaux. Le Japon développe également l'argument écologique concernant la compétition interspécifique. En effet, depuis que la population de petits rorquals d'Antarctique a été estimée à 760 000 individus (RIWC vol 41), il existe un risque d'extinction des espèces menacées si aucune régulation des effectifs des populations de petit rorqual n'est appliquée.

Dans le même registre, certains cétacés sont nos concurrents pour la nourriture. Ainsi, certains gestionnaires de ressource et scientifiques affirment que des abattages réguliers de ces animaux font partie de la gestion des écosystèmes (source WWF, 1996). C'est pourquoi des éliminations massives d'Orques en Islande et au Groenland et d'autres odontocètes au Japon ont eu lieu. C'est également sous le couvert de ces arguments que les Norvégiens ont repris la chasse commerciale du petit rorqual malgré le moratoire et l'opinion de l'IWC. Enfin, le Japon qui mène actuellement les recherches les plus performantes en matière de baleines revendique la nécessité d'utiliser des méthodes léthales. Ces méthodes procurent des informations supplémentaires telles que l'âge des individus, leur développement gonadique et leur alimentation (site Internet Japonais).

 

 

2-Arguments des pays contre la chasse (Etats-Unis, Royaume-Uni, Australie, Nouvelle Zélande et Hollande)

 

    • Arguments politico-économiques

Contrairement à la communauté scientifique, les Américains ne font pas confiance aux recherches des pays chasseurs. L'économie de ces derniers est basée en partie sur l'activité de chasse et leurs intérêts sont trop marqués pour qu'on puisse les laisser gérer seuls les stocks de baleines.

Les Américains affirment que l'investissement nippon actuellement octroyé à la recherche n'est pas désintéressé et prépare le retour à une exploitation intensive. Ils s'appuient en fait sur le passé du Japon qui n'a pas hésité à contourner les premiers permis de chasse scientifique pour effectuer des chasses commerciales.

Les Américains prétendent également que les bateaux de recherche scientifique japonais ne sont rien d'autre que des baleiniers et que les équipages sont aussi bien formés à la recherche qu'à la chasse. De ce fait, dès le retour de la chasse, ces baleiniers seraient immédiatement opérationnels, connaissant les sites les plus denses.

Les Américains accusent les Japonais d'essayer de rallier certains membres de la commission à leur cause par le biais diplomatique. Depuis 1972, les Américains prônent le renforcement de l'IWC pour canaliser les velléités des pays chasseurs. Ils réclament aussi l'augmentation des recherches scientifiques, démontrant ainsi la nécessité de protéger les baleines de toute exploitation. Dans la même optique, ils proposèrent un moratoire de 10 ans (Talbot, 1972). Celui-ci n'a pas tenu la durée escomptée mais a toutefois permis une pause appréciable et nécessaire au renouvellement des stocks.

 

    • Arguments culturels et opinion publique

Grâce à la médiatisation grandissante, les pays anti-chasse s'organisent avec le soutien de la majorité de l'opinion publique et des organisations environnementales. Les Américains refusent totalement l'idée de pouvoir consommer de la chair de baleine. Ils trouvent en effet écœurant et inconcevable de consommer cet animal. La baleine ne souffrirait-elle pas autant que l'homme et mérite-t-elle le massacre dont elle a été victime ?

 

    • Arguments des organisations environnementales

D'après les organisations environnementales qui luttent contre la chasse, les baleines, quelle que soit l'espèce, sont menacées d'extinction. Deux phénomènes sont incriminés :

-la pêche intensive sans quotas.
-la faible fécondité des baleines.

Les organisations environnementales telles que WWF et Greenpeace dénoncent la cruauté de la chasse. Selon eux, la capture des cétacés est dénuée d'humanité. Les baleines sont harponnées de façon extrêmement violente.

Les mêmes organisations mettent en avant "l'intelligence supérieure des cétacés et donc que leur chasse peut être considérée comme un meurtre outrageux". En effet, les baleines sont dotées de cerveaux énormes qui peuvent excéder 7 kg. Il semblerait qu'ils aient développé un système de communication des plus complexes, que leurs groupes soient très bien structurés et qu'ils soient doués de sentiments.

Les organisations environnementales œuvrent pour le maintien sans concession de la diversité biologique. L'homme étant un prédateur redoutable est responsable de la disparition de nombreuses espèces.

  

    • Arguments scientifiques

Les Américains, n'étant pas d'accord avec les procédés d'estimation discréditent entièrement les méthodes utilisées lors du plan de recherche. Les opposants à la chasse scientifique préconisent l'emploi de méthodes non-létales qu'ils estiment aussi efficaces que les méthodes léthales.

Enfin, les Américains ne comprennent pas pourquoi le Japon persiste à exploiter la baleine. En effet, la chimie à fait d'extraordinaires progrès et est maintenant capable d'élaborer des substituts aussi fiables que les dérivés de la baleine. Ils préconisent de laisser la place à la technologie industrielle et aux dérivés chimiques situés à la pointe du progrès.

 

 

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B-Situation actuelle

 

Actuellement, les Américains organisent toujours et encore la lutte contre la chasse à la baleine, quelle que soit l'espèce et quel que soit le lieu. Toutefois, ces dernières décennies de lutte ont permis à certaines espèces de renouveler leurs stocks. C'est particulièrement le cas du petit rorqual. En 1994, on recensait deux sanctuaires pour les baleines : l 'Océan Indien et 8 000 000 miles carré en Antarctique.

Parallèlement, la chasse scientifique redémarre. Depuis 1991, suite à la procédure RMP (Revised Management Procedure), l'IWC autorise à nouveau la chasse scientifique (Singer, 1994). Seules les espèces non menacées peuvent être capturées. C'est le cas du petit rorqual qui sera ainsi étudiée au large du Japon. En échange, les pays chasseurs doivent respecter un minimum de prises sur une période de quelques années seulement. Ainsi, la Norvège, dans ce contexte favorable, reprend la chasse en 1992, s'imposant un quota d'environ 300 prises par an.

De nos jours, même si les baleines ne sont pas encore hors de danger, il semblerait tout de même que leur situation soit moins critique. Or, malheureusement, certaines espèces protégées depuis plusieurs décennies n'arrivent pas à renouveler leur stock initial comme c'est le cas de la baleine bleue et de la franche Nord-Atlantique. Afin de déterminer les facteurs entravant la croissance des populations, des recherches doivent être entreprises sur l'écosystème dans son intégralité. D'autres causes de mortalité pourraient expliquer la disparition de ces espèces.

 

 

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IV-LES AUTRES MENACES PESANT SUR LES CETACES

 

Les menaces pesant toujours sur les baleines sont de différents ordres et comprennent, outre l'exploitation directe, les pollutions, la capture involontaire dans les filets, les dégradations ou pertes d'habitat et les collisions avec les bateaux.

 

A-Les pollutions anthropiques
 
1-La pollution chimique
 

Les pesticides et autres produits chimiques synthétiques sont essentiellement introduits dans l'environnement dans le contexte de la culture intensive moderne. Ils incluent des herbicides, insecticides et fongicides. Leur emploi est en augmentation et ils représentent une menace sérieuse pour la biodiversité. Le problème de ces pesticides, c'est qu'ils sont véhiculés par la pluie et le vent et qu'ils contaminent ainsi tous les écosystèmes. Ils gagnent les océans et peuvent voyager sur des milliers de kilomètres (des traces de pesticides ont été découvertes en Antarctique, où ils n'ont pourtant jamais été employés).

Les cétacés, par leur position au sommet de la chaîne alimentaire marine, sont particulièrement sujets à accumuler des toxines chimiques, telles que les organochlorés et les métaux lourds, au premier rang desquels le mercure.

Des analyses sur les nombreux cétacés retrouvés morts sur les côtes américaines, en Méditerranée, en Mer Noire, etc. ont révélé, pour la plupart de ces animaux, de hauts niveaux de PCB (Polychlorobiphényles) et de DDT (dichloro-diphényl-trichloréthane) dans leurs tissus. En 1994, l'étude de O'SHEA et al, portant sur approximativement 1000 individus dans 10 espèces de mysticètes de divers océans du monde a montré que les concentrations de DDT et de PCB dans les tissus des animaux sont plus fortes dans l'hémisphère Nord que dans les océans du Sud, vraisemblablement à cause de l'industrialisation supérieure du Nord. En 1995, WAGEMANN et al ont quant à eux détecté des concentrations de mercure dans le foie, les reins et les muscles de nombreux cétacés. Cette étude a également montré que le taux de mercure était différent d'une espèce à l'autre mais aussi en fonction de la localisation géographique, ce qui confirme la responsabilité de l'homme dans cette contamination. Les Bélugas de l'estuaire du Saint-Laurent sont aujourd'hui parmi les animaux les plus contaminés sur Terre et présentent des tumeurs et des problèmes reproductifs. D'après le WWF (1996), ils auraient un taux de reproduction trois fois plus faible que les Bélugas de l'Antarctique.

Le PCB, le DDT, les organochlorés et autres produits chimiques industriels sont potentiellement parmi les menaces les plus graves pour la survie des cétacés. Ces produits augmentent la probabilité de maladie et diminuent la fertilité en interférant avec les systèmes hormonaux des animaux. Le Dr Theo Colborn, du Comité Scientifique du WWF USA, a identifié des classes de produits chimiques qui miment des hormones naturelles dans des embryons animaux (incluant l'homme) et qui perturbent de ce fait le développement normal de l'embryon. De plus, toutes ces toxines sont accumulées dans la graisse des baleines et libérées dans le lait maternel au moment de l'allaitement.

L'âge, le sexe, la région d'exposition de même que les habitudes alimentaires sont des sources de variations des concentrations de polluants dans les baleines. Ainsi, la baleine grise (Eschierchtius robustus) a une stratégie alimentaire unique parmi les mysticètes qui consiste à filtrer les sédiments pour se nourrir des invertébrés benthiques ; elle est donc particulièrement exposée aux polluants chimiques qui se sont déposés dans les sédiments de surface (VARANASI et al, 1994).

Les marées noires constituent aussi une menace potentielle pour les baleines. En 1990, JAYKO et al ont développé un modèle numérique pour évaluer la probabilité pour des espèces en danger de rencontrer des marées noires au cours de leur migration au large de l'Alaska.

Une autre cause de mortalité des cétacés, mais cette fois naturelle, a été mise en évidence en 1989 par GERACI et al. En effet, en 1987, 14 rorquals à bosse sont morts dans la baie du Cap Cod (Massachusetts) après avoir mangé du maquereau contenant de la saxitoxine, une neurotoxine produite par les dinoflagellés. (Celle-ci est également responsable d'intoxications paralysantes chez l'homme par le biais des mollusques). Ces toxines planctoniques cheminent donc dans la chaîne alimentaire et les mammifères marins semblent y être très vulnérables.

 
2-La pollution sonore
 

La pollution sonore est aussi une menace : les bruits causés par les bateaux tombent dans les mêmes gammes sonores que celles utilisées par de nombreuses baleines. Vu le rôle des sons dans la vie des cétacés, pour la navigation, la communication et, chez les odontocètes, pour la recherche de nourriture par écholocation, la pollution sonore peut être prise au sérieux. On conçoit aisément que les bruits dus au trafic maritime sud californien soient une des causes des changements d'itinéraires migratoires constatés chez certaines Baleines grises californiennes. On soupçonne également les vaisseaux les plus bruyants destinés, entre autres, aux forages pétroliers et aux sondages sismiques d'affecter l'ouïe des baleines.

Une étude menée en juin 1992 dans la baie de Trinité à Terre-Neuve (Todd et al) a tenté de relier les effets des explosions lors de travaux sous-marins (construction d'une plate-forme) aux enchevêtrements des baleines à bosse dans les filets dérivants. Avant les travaux, entre 0% et 7,69% des baleines de la baie s'enchevêtraient (Lien et al., 1991 ; Todd, 1991). En 1991, début des travaux, ce pourcentage est passé à 14,96% puis à 23,73% en 1992. Les chercheurs ont alors supposé que les explosions du chantier modifient l'environnement acoustique de la baie, et pouvaient désensibiliser voire détériorer l'ouïe des baleines et/ou masquer la présence des filets. Malgré les nombreuses observations, notamment comportementales, ils n'ont pu le démontrer et ont supposé que l'augmentation du taux d'enchevêtrement pouvait être lié à des conséquences à long terme ou que le camouflage acoustique des filets était provoqué par l'ensemble des travaux : dragage, forage, etc., en plus des explosions (TODD et al, 1996).  

Une étude dans le Newfoundland au Canada (Todd et al, 1996) a montré que certaines baleines à bosses prises dans les filets ont des structures auditives endommagées et il est supposé que l'utilisation d'explosifs pour des constructions pétrolières en soit la cause.

 

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B-Capture involontaire dans les filets de pêche
 

Il s'agit d'une des menaces les plus sérieuses avec la prolifération des filets synthétiques à travers le monde, non seulement pour les cétacés mais également pour les oiseaux de mer, les tortues,...

Des études sur la baleine franche, le rorqual commun (Woodley et Gaskin, 1995), le petit rorqual et le rorqual à bosse (Piatt et al., 1989), ont montré que ces espèces (et certainement beaucoup d'autres) ont des habitats caractérisés par des densités élevées de proies. Si ces proies ou leurs autres prédateurs intéressent aussi l'homme, il est normal que les cétacés se retrouvent parmi les victimes.

La pêche commerciale utilise des filets tirés à la surface ou chalutés. Les filets de surface, ou sennes, sont les plus rentables. Ils sont tirés autour des bancs de poissons préalablement localisés par le sonar des bateaux de pêche. Une fois tendu, le filet est remorqué. La course à l'exploitation et les progrès techniques ont contribués à la fabrication de filet de plus en plus grand (ils peuvent atteindre 150 km), capturant ainsi de plus grandes quantités de poissons et de calmars.

Ceci n'est pas sans poser de problème. Les filets, et surtout les filets dérivants sont néfastes pour les stocks de poissons, fortement diminués par la surexploitation.

Ces filets, qui permettent une pêche passive de surface en dérivant au gré des vents et des courants marins, ne font pas de détail. Les pêcheurs y retrouvent généralement des espèces non ciblées telles que tortues, oiseaux et mammifères marins qui, venus respirer en surface ou s'alimenter dans le banc pêché, se sont retrouvés enchevêtrés. Des résolutions techniques telles que des systèmes d'avertissement ou des modifications de flottaison, masse et caractéristiques des filets ne peuvent éliminer le problème (Todd et al, 1996). Ces filets sont responsables de la mort de centaines de milliers de cétacés. En 1990, l'IWC estimait les pertes en Océan Pacifique, Indien et mer Méditerranée entre 315 000 et 1 060 200 individus. (Perrin, 1990).

Heureusement, concernée par l'expansion de l'usage de filets dérivants à larges mailles durant les années 1980, l'assemblée générale des nations unies a défini un moratoire mondial sur cet usage en dehors des 200 miles de zones économiques exclusives (EEZ) de tous les pays après 1992. L'application de ces interdictions nécessitant un contrôle minutieux, les cétacés sont toujours capturés lors des pêches à l'espadon en Italie ou au thon en France ainsi que dans les pêches côtières en Russie et au Japon (source WWF 1996).

Actuellement, le Pacifique fournit plus de la moitié de la masse mondiale des poissons pêchés et l'Atlantique un peu moins de 40%. Par conséquent, c'est aussi dans ces régions que sont accidentellement retirés le plus grand nombre d'animaux d'espèces non ciblées. Dans le Pacifique Sud, Sharples et al (1991) ont enregistré un grand nombre d'espèces de cétacés, d'oiseaux de mer et de tortues marines dans des filets dérivants destinés aux thons. La même année, ces prises involontaires ont également eu lieu dans ceux destinés aux saumons dans le Pacifique nord. Ils ont dénombré cinq espèces de cétacés parmi les quelque 46 espèces piégées accidentellement par des bateaux japonais.

 Même lorsqu'ils ne servent plus, les filets " fantômes ", abandonnés, sont capables de piéger les cétacés et peuvent rester actifs durant plusieurs années.

 

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C-Dégradation et perte d'habitat
 

Elles touchent essentiellement les espèces côtières, fluviales et estuariennes. L'assèchement des mangroves et les développements côtiers peuvent détruire les frayères des poissons, réduisant la quantité de nourriture disponible. Les barrages sur les rivières peuvent fragmenter des populations et empêcher les migrations (une des cause de la disparition, dans certaines aires, du dauphin de l'Indus).

 

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D-Les collisions
 

Les collisions avec les bateaux, de plus en plus fréquentes dans les grandes voies maritimes et dans les zones portuaires d'activité intense sont également une menace pour les populations les plus réduites. Ces accidents dans la baie inférieure de Fundy au Canada sont une des plus grandes causes de mortalité chez les baleines franches Nord-Atlantique (Kraus, 1990 ; Knowlton et al., 1994) dans ce site qui sert à la parturition et au nourrissage en fin d'été. On peut imaginer que cette menace est la même pour beaucoup d'autres espèces dont l'habitat est caractérisé par des densités élevées de proies, intéressant potentiellement aussi l'homme (voir point 4.2).

 

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E-L'écotourisme

 

Alors que la plupart des pays ont mis un terme à leurs activités de chasse et prennent conscience que les baleines constituent une attraction touristique potentiellement plus lucrative que la chasse, l'intérêt croissant que suscitent ces géants ainsi que leur médiatisation n'est pas forcement bénéfique. L'observation des cétacés (whalewatching) est source de dérangements par des expéditions pouvant occasionner des collisions et une pollution sonore supplémentaire.

Cependant, cette "industrie" de l'observation des baleines permet de responsabiliser les citoyens face à l'avenir des mammifères marins et d'apporter des connaissances scientifiques sur ces géants encore bien mal connus. Dans un cas général, ces observations sont assez bien gérées afin de ne pas déranger ni blesser les animaux concernés.

 

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CONCLUSION

 

 

Les faits exposés précédemment constituent en majorité une revue des grandes étapes de l'évolution de la polémique internationale et illustrent assez bien la réalité des négociations dans lesquelles les recherches scientifiques n'ont, jusqu'à présent, pas été le premier critère de décision. Il est impossible de discerner les avis objectifs de ceux résultants de négociations voire de chantages. Le Japon accusant les Etats-Unis d'avoir forcé la main de nombreux pays lors de certaines délibérations au sein de l'IWC, beaucoup de pays soupçonnant le Japon de pratiquer une chasse commerciale sous le couvert de recherches scientifiques,... La première grande étape allant dans le sens de la protection et qui semblerait dépourvue d'intérêt daterait de 1994 et proviendrait d'une proposition française, il s'agit de la création du sanctuaire Antarctique.

La conservation de la plupart des espèces de cétacés voire même leur survie intègre finalement bien moins les considérations scientifiques de gestion équilibrée que les problèmes économiques, politiques, sociaux et culturels.

D'un point de vu scientifique, si les arguments de la Norvège paraissent légers, il semblerait que rien ne peut empêcher le Japon d'assurer une gestion à long terme de la ressource que représentent les mammifères marins. Cependant, les pays favorables à la reprise de la chasse se confronteront toujours à l'éthique des autres, qui souhaiteraient que ces animaux majestueux et plutôt intelligents repeuplent nos océans.

Les ressources provenant de la mer ont longtemps paru inépuisables et, avec des populations humaines croissantes, paraîtront très intéressantes du fait qu'il n'est pas nécessaire d'y consacrer des surfaces agricoles. Si pour certains, la mer, par son potentiel de production énorme et sa surface considérable, fournira la nourriture du futur pour l'humanité, ceci ne pourra se faire qu'au détriment de la faune sauvage. Les baleines sont la proie d'un enjeu économique considérable. Pour les pays chasseurs, chaque animal chassé est la source d'apports alimentaires et industriels très intéressants.

La chasse, qui était jusqu'à présent la principale menace pour les populations de cétacés, est amenée à être dépassée par des facteurs liés à l'expansion des populations humaines : diminution des ressources trophiques due à la surexploitation des mers, pollutions "stérilisantes", piégeages involontaires dans les filets et collisions avec les bateaux et bientôt peut-être, modification des zones côtières.

 

Les capacités de re-colonisation des cétacés sont variables suivant les espèces. Depuis 1982, la population de baleines à bosse de l'Est australien a commencé à croître à partir du faible nombre de géniteurs noté en 1962, dernière année de chasse commerciale dans la région (Paterson et Paterson, 1988). Ce n'est pas le cas de la population Nord-Atlantique de baleines franches, qui, depuis sa protection dans les années 1930 a eu une croissance très limitée et a été récemment estimée à seulement 300 individus (Knowlton et al., 1994; Kenney et al., 1995). D'après Kraus (1985) et le National Marine Fisheries Service (1991), l'habitat essentiel à la survie et à la croissance de cette espèce (et c'est sûrement vrai pour beaucoup d'autres) a besoin d'être caractérisé et protégé.

Très peu d'études scientifiques concernent les perspectives de maintien des populations. Il s'avère en fait que leur avenir dépend surtout de l'économie et de la volonté politique.

Pour les quelques décennies à venir, hormis les espèces les plus endémiques qui sont les plus menacées, chez les cétacés comme chez tous les êtres vivants (Pulliam et Babbitt, 1997) face à des changements de leur habitat et les quelques espèces déjà gravement menacées, les autres devraient pouvoir se maintenir.

 

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Bibliographie

  • articles de revues scientifiques

Geraci, J.R. - 1989 - Humpback whales (Megaptera novaeangliae) fatally poisoned by dinoflagellate toxin. Canadian journal of fisheries and aquatic sciences, 46 : 1895-1898.

Jayko, K. & al - 1990 - Simulation of interaction between migrating whales and potential oil spills. Environmental pollution (1987), 63 : 97-127.

Knowlton, A.R., Kraus, S.D., & Kenney, R.D. - 1994 - Reproduction in North Atlantic right whales (Eubalaena glacialis). Canadian Journal of Zoology, 72 : 1297-1305.

Kraus, S.D. - 1990 - Rates and potential causes of mortality in North Atlantic right whales (Eubalaena glacialis). Marine mammal science, 6 : 278-291.

Krogman, B. & al - 1989 - Ice-based census of bowhead whales migrating past point barrow, Alaska, 1978-1983. Marine mammal science, 5 : 116-138.

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Paterson, R. & Paterson, P. - 1989 - The Status of the Recovering Stock of Humpback Whales Megaptera novaeangliae in East Australian Waters. Biological concervation, 47 : 33-48.

Piatt, J.F., Methven, D.A., Burger, A.E., Mc Lagan, R.L., Mercer, V. and Creelman, E. - 1989 - Baleen whales and their prey in a coastal environment. Canadian Journal of Zoology, 67 (N°6) : 1523-1530.

Pulliam, H.R. and Babbitt, B. - 1997 - Science and the protection of Endangered Species. Science, 275 : 499-500.

Philo, L.M. & al. - 1992 - Rope entanglement of bowhead whales (Balena mysticetus). Marine mammal science, 8 : 306-311.

Richards, AH & Hutchings, PAT - 1994 - Problems of Drift-Net Fisheries in the South Pacific. Marine pollution bulletin, 29 : 106-111.

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Woodley, T.H. & Gaskin, D.E. - 1996 - Environmental characteristics of North Atlantic right and fin whale habitat in the lower Bay of Fundy, Canada. Canadian Journal of Zoology, 74 : 75-84.

 

  • articles d'ouvrages collectifs

Balcomb, K., Brodie, P., Christensen, I., Evans, P.G.H., Gambell, R., Gaskin, D.E., Kasuya, T., Lockyer, C., Taber, A.B.1986 - Les mammifères marins. pp. 2-75 in : Les animaux du monde entier. Edition du club France Loisirs avec l'autorisation des éditions EQUINOX

Lien, J., Todd, S., & Guigné, J.Y. 1991 - Inferences about perception in large cetaceans, especially humpback whales, from incidental catches in fixed fishing gear, enhancement of nets by " alarm " devices, and the acoustics of fishing gear. pp. 347-362 in : Sensory abilities in cetaceans : laboratory and field evidence. Edited by J. Thomas and R. Kastelein. Plenum Press, New York.

Todd, S., Lien, J., & Verhulst, A. 1992 - Orientation of humpback (Megaptera novaeangliae) and minke (Balenoptera acutorostrata) whales to acoustic alarm devices designed to reduce entrapment in fishing gear. pp. 727-739 in : Marine mammal sensory systems. Edited by J.A. Thomas, R.A. Kastelein, & A.Y. Supin. Plenum Press, New York.

 

  • ouvrages

Kiss, A. 1989 - Droit international de l'environnement (études internationales) - édition Pedone : 228-229 ; 255-257 ; 269-270.

Lucchini, L. & Voelckel, M. - Droit de la mer . Tome 2, Délimitation Navigation et Pêche - édition Pedone : 382-385 ; 403-407 ; 505-508 ; 558-559 

Paccalet, Y. 1995 - La Terre, La mer et la vie - édition Larousse : 262-263, 321.

Société Française pour le Droit de l'Environnement (SFDE).1987 (acte de colloque) - Droit de l'environnement marin, développements récents - Collection droit et économie de l'environnement - édition Economica, 395 pages

 

  • thèse

Todd, S. 1991 - The acoustics of fisching gear ; possible relationships to baleen whale entrapment. Thèse, Memorial University of newfoundland, St. John's.

 

  • internet

High North alliance

http://www.highnorth.no

WWF

http://www.wwf.org/species/whales

Whaling information from Japan

http://www.a-web.co.jp/~golgo13/whale.html 

  1. " ISANA " n° 6 par Richard Frank, 1992 : The paradox of the american view on utilization of marine mammals
  2. " ISANA " n° 9 par Zenjiro Doi, 1993 : Whaling in Norway.
  3. " ISANA " n° 10 par Dr. Peter B. Best, 1994 : The antarctic blues or, where have all the whales gone ?
  4. " ISANA " n° 10 par Dr. Seiji Ohsumi, 1994 : Why antarctic bleue whales do not recorver
  5. " ISANA " n° 11 par S. Fred Singer, 1994 : The southern oceans whale sanctuary last gasp of the anti whalers ?
  6. " Kujira to Inbou " (Whales and Plots) par Yoshito Umezaki, 1986 : Defeat at the IWC
  7. " Kujira to Inbou " (Whales and Plots) par Yoshito Umezaki, 1986 : Environmental mafia
  8. " Kujira to Inbou " (Whales and Plots) par Yoshito Umezaki, 1986 : If science does not support it ...
  9. " Kujira to Inbou " (Whales and Plots) par Yoshito Umezaki, 1986 : Lobbying
  10. " Kujira to Inbou " (Whales and Plots) par Yoshito Umezaki, 1986 : Radioactive contamination
  11. " Kujira to Inbou " (Whales and Plots) par Yoshito Umezaki, 1986 : Whaling ban and lubricant
  12. " Research on Whales ", ICR par Dr Fujio Kasamatsu, 1995 : Counting whales in the antarctic
  13. " Science & Technology in Japan ", Vol. 8, N°. 31, par Fukuzo Nagasaki, July 1989 : The facts, " Facts " and fiction of scientific whaling.
  14. " Who's Afraid of compromise ? " par Simon Ward, publié par ICR, 1990 : Whaling, science, and the IWC.

 

  • autres documents

Kenney, R.D., Winn, H.E., and Macaulay, M.C. 1995. Cetaceans in the Great South Channel, 1979-1989 : right whales (Eubalaena glacialis). Cont. Shelf Res.15. 385-414.

Kraus, S.D. 1985. A review of the status of right whales (Eubalaena glacialis) in the western North Atlantic with a summary of research and management needs. Rep. No. MMC. 84/08, US Marine Mammal Commission, Washington, D.C.

National Marine Fisheries Service. 1991. Recovery plan for the northern right whale (Eubalaena glacialis). Right Whale Recovery Team, Silver Spring, Md.

Perrin, W.F. - 1990 - Annex Q. Report of the steering committee on the proposed meeting on mortality of cetaceans in fishing nets and traps. Report of the International Whaling Commission 40. 177.

 

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Dernière modification : 8 mai 1998

 

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